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Les Temps mérovingiens

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EXHIBITION: Les Temps mérovingiens, Paris, Musée de Cluny, 26 octobre 2016 – 13 février 2017.

Le début du Moyen Âge est marqué par des formes d’expression originales, mais peu connues. L’exposition Les Temps mérovingiens donne à découvrir cette période foisonnante, entre influence de l’empire romain et mise en place de nouvelles formes de pouvoir. Dans le cadre majestueux du frigidarium des thermes de Lutèce, laissez-vous entraîner dans une plongée au coeur de trois cents ans d’histoire, de la bataille des Champs catalauniques en 451 à la fin du règne des «rois fainéants» en 751.

Dans un dialogue inédit, manuscrits des VIIe et VIIIe siècles provenant notamment du département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, des bibliothèques de Laon et d’Autun, de la bibliothèque apostolique vaticane ou des Archives nationales de France entrent en résonance avec les collections du musée de Cluny et les prêts du musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, du British Museum, du musée jurassien d’art et d’histoire de Delémont ou encore du musée Alfred-Bonno de Chelles. Porte d’entrée dans un Moyen Âge qui couvre mille ans d’histoire européenne, les temps mérovingiens sont loin de l’image de « barbarie » qui leur était autrefois attachée.

Dès le IVe siècle l’Empire romain doit s’accomoder de l’arrivée de nouveaux peuples, poussées vers l’Ouest par les Huns. Ces mouvements de populations se traduisent par une pénétration culturelle, dont la manifestation la plus spectaculaire est sans doute la conversion au christianisme. La date de 476 correspond à la déposition du dernier empereur romain d’Occident mais elle ne marque donc pas la fin d’un monde.

En trois siècles, la période mérovingienne voit naître le Moyen Âge. La dynastie s’appuie sur les formes d’administration mises en place par les Romains. Le pouvoir se manifeste également à travers des textes et des objets dont la valeur est à la fois matérielle et symbolique.

Autour du trône de Dagobert sont rassemblées des œuvres représentatives de l’exercice du pouvoir, diplômes, codes de lois, sceaux, monnaies et armes d’apparat. L’or et l’argent côtoient des grenats venus de l’Inde, la pourpre rehausse le parchemin, les ivoires et les soies de Constantinople inspirent les artistes.

Durant les trois siècles mérovingiens, la croix est omniprésente la création artistique. Elle traduit l’importance du christianisme, à la fois comme outil de pouvoir et comme expression d’une spiritualité. Elle témoigne également de la force du symbole dans cet art. De même, les couleurs des manuscrits, rehaussés de jaune, d’ocre et de vert, viennent magnifier le Verbe. Foisonnantes d’anecdotes, les Vies de saints suscitent une nouvelle forme de dévotion autour du culte des reliques et de l’espoir fondé sur leurs miracles. Des sarcophages et ensembles mobiliers de nécropoles franques mais aussi wisogothiques attestent la place de l’art funéraire dans ce monde préoccupé par le Salut après la mort.

Période de foisonnement intellectuel, les temps mérovingiens voient le développement d’ateliers de copie dans des monastères. D’un scriptorium à l’autre, les calligraphies varient, entre écritures onciales et cursives.

Mais l’usage de l’écrit persiste au-delà du livre, dans les pratiques de chancellerie, les épitaphes et des inscriptions plus ou moins faciles à déchiffrer sur tous types d’objets. Ces jeux de lettres prennent la forme de vœux, de rébus, de pseudo-textes, de monogrammes comme sur la bague de sainte Radegonde (réunissant les lettres de son nom en un seul dessin) ou encore de formules magiques, telle qu’ « abracadabra » (abrasax) répété avec ivresse comme sur la croix de Lausanne.

D’une technique à l’autre, la récurrence des motifs et des influences atteste d’un art propre à la période mérovingienne. De l’ivoire à la sculpture, les arts du feu ou l’enluminure, la virtuosité des artisans met en lumière certains thèmes particulièrement prisés comme les entrelaces ou les motifs zoomorphes. Cloisonnés ou damasquinés, les bijoux mérovingiens révèlent toute la maîtrise technique des orfèvres et le goût du luxe des hommes et femmes de pouvoir.

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